L’exposition "Bakel, Kayes et Kaédi, des villes en mouvements sur le fleuve Sénégal", a été présentée à Saint-Louis pour la 1ère fois les 12, 13 et 14 décembre, en marge du forum "Quelles trajectoires pour les villes du fleuve Sénégal ? Regards sur Kayes, Kaédi et Bakel".
Elle met en valeur les principaux enjeux et défis auxquels sont confrontés et que doivent relever les villes intermédiaires de la moyenne vallée du fleuve Sénégal.
Depuis les années 1970, la Moyenne Vallée du Fleuve Sénégal fait face à une croissance démographique constante et à une urbanisation rapide, entraînant une transformation des territoires et de la vie quotidienne de ses habitants. Les petites et moyennes villes, qualifiées de « villes intermédiaires », cherchent à offrir des opportunités économiques et de meilleures conditions de vie, à une population majoritairement jeune.
Ces villes intermédiaires, plus influencées par leurs frontières que par leurs capitales éloignées, agissent comme des zones tampons, absorbant les défis socio-climatiques et sécuritaires de la région. Elles sont confrontées à des enjeux majeurs tels que la transition urbaine, les changements climatiques, ainsi que des tensions sociales et sécuritaires. En pleine phase de densification et d’urbanisation, elles doivent constamment s’adapter pour répondre aux besoins des populations, notamment en matière d’accès aux services de base, de logements durables et de développement économique.
Le programme MAVIL (Maîtrise et Adaptation des Villes Intermédiaires), lancé en 2020 pour une durée de 10 ans, vise à accompagner les acteurs des villes de la Moyenne Vallée du Fleuve Sénégal dans la compréhension et la maîtrise des enjeux territoriaux. Il cherche à renforcer les fonctions urbaines, à améliorer l’accès aux services essentiels, à structurer un réseau et à contribuer à la promotion des villes intermédiaires.
En 2022, dans les villes intermédiaires de Kaédi (Mauritanie), Bakel (Sénégal) et Kayes (Mali), le Grdr, assisté par le bureau d’études "Haut !", a mené des chantiers de diagnostic participatif prospectif. Ces chantiers ont réuni une vingtaine d’acteurs et d’usagers locaux par territoire, invités à identifier les enjeux de leur territoire et à formuler des perspectives de développement à l’horizon 2040. L’utilisation de photographies aériennes et au sol a servi à illustrer ces discussions, contribuant également à la création d’une banque d’images « participative » destinée à suivre l’évolution à long terme des paysages urbains.
L’exposition "Bakel, Kayes et Kaédi, des villes en mouvements sur le fleuve Sénégal" a pour objectif de rendre compte et d’illustrer les dynamiques et les mécanismes de la transition urbaine au Sahel, tels qu’ils ont émergé au cours de cette démarche prospective innovante. En longeant les méandres du fleuve Sénégal et en explorant les rues et les friches de Kayes, Bakel ou Kaédi, le spectateur est invité à partager le quotidien de ces riverains, acteurs et témoins de territoires en mouvement, tout en réfléchissant avec eux sur leur avenir.